Châteaubriant. Un bébé de huit mois meurt dans un état de délaissement extrême, ses parents placés en garde à vue
Une scène insoutenable. Une jeune mère de vingt-cinq ans se présente aux urgences de l’hôpital de Châteaubriant, un bébé sans vie dans les bras. L’enfant n’a que huit mois. Son petit corps porte des traces qui ne laissent aucun doute aux médecins. Des lésions, des ecchymoses, un état de dégradation avancé. Le drame se transforme immédiatement en affaire criminelle.
Alertés par le personnel hospitalier, les gendarmes découvrent très vite une situation effroyable. Le père, âgé de dix-neuf ans, est interpellé à son tour. Tous deux sont placés en garde à vue tandis qu’une autopsie est ordonnée au CHU de Nantes. Le rapport confirme l’hypothèse des enquêteurs : le bébé est mort d’une dégradation physiologique majeure, résultat d’un long et cruel abandon.
La perquisition du logement familial ne laisse place à aucune équivoque. L’appartement, en état d’insalubrité extrême, abrite plusieurs animaux faméliques. Les quatre autres enfants du couple, âgés de six ans, cinq ans, dix-huit mois et huit mois pour le jumeau de la victime, sont immédiatement retirés du foyer et pris en charge par les services sociaux.
Les examens médicaux pratiqués sur les survivants révèlent à leur tour un constat alarmant. Tous présentent des signes évidents de malnutrition, de carences graves et d’un abandon prolongé. Selon le parquet, ces enfants vivaient dans un état de délaissement majeur depuis de longs mois, voire de longues années.
Les parents, désormais soupçonnés de crime de délaissement ayant entraîné la mort, encourent jusqu’à trente ans de réclusion criminelle. Un juge d’instruction a été saisi, tandis que le parquet de Nantes a requis leur placement en détention provisoire. Dans cette commune paisible de Loire-Atlantique, la stupeur domine. Personne ne comprend comment un tel drame a pu se dérouler dans le silence, derrière les murs d’un foyer où cinq enfants tentaient simplement de survivre.
0 Comments