Le Havre mission fatale : un routier de dix-neuf ans piégé par un mystérieux conteneur au million d’euros, la piste du traquenard privilégiée par les enquêteurs

Rien ne laissait présager l’engrenage dans lequel allait sombrer ce jeune homme de dix-neuf ans, engagé pour une mission apparemment simple : récupérer un conteneur dans la zone portuaire du Havre. Ce que personne ne savait encore, c’est que derrière cette livraison se cachait une cargaison estimée à un million d’euros… et un piège bien plus sinistre qu’un simple échec logistique. Tout commence sur Snapchat. Un contact, une proposition, une somme alléchante : quinze mille euros en échange d’un simple trajet de chauffeur pour récupérer un lot de parfums haut de gamme. Le jeune routier accepte. Le premier essai a lieu le 20 mai. Mais à peine le camion lancé vers le port, une panne survient près du pont de Normandie. L’opération est avortée. Deux jours plus tard, nouveau départ. Le 22 mai, il reprend le volant, bien décidé à accomplir la mission. Pourtant, une nouvelle fois, la malchance frappe : le conteneur désigné reste introuvable et, comme un signe du destin, le véhicule tombe encore en panne. Incompréhension, frustration… mais il persiste. Enfin, le 24 mai, tout semble prêt. Dernière chance. Le poids lourd est chargé, l’itinéraire tracé. Mais cette fois, le camion ne démarre même pas. L’opération tourne au fiasco. Et ce que le jeune homme ignore encore, c’est que ses commanditaires, eux, n’ont aucune intention de le laisser repartir les mains vides. Ce même soir, il est emmené de force, ligoté, bâillonné, enfermé dans un appartement du Havre. Là, trois hommes s’acharnent sur lui, le rouent de coups, persuadés qu’il a tenté de les tromper. Menacé de mort, il leur livre l’adresse d’une cache… fictive. Les ravisseurs s’éloignent pour vérifier. Ce qu’ils ignorent, c’est que leur plan, méticuleusement préparé, est sur le point de s’effondrer. Dès ce moment, une série d’événements va déclencher une traque d’envergure impliquant la gendarmerie, la police judiciaire, et un impressionnant dispositif déployé jusqu’aux portes de l’hôpital Jacques-Monod. Cagoules, armes de guerre, cavale et interpellations : ce que les enquêteurs vont mettre au jour dépasse de loin le simple vol de marchandise. Aujourd’hui, six personnes originaires du bassin havrais, âgées de vingt-deux à trente-huit ans, sont mises en examen. Mais un homme court toujours… et l’enquête, elle, ne fait que commencer.