Un drame silencieux se joue dans les coulisses du commerce moderne. Tandis que les trottoirs de San Francisco s’apprêtent à accueillir une nouvelle génération de livreurs, ce ne sont plus des hommes mais des humanoïdes qui s’apprêtent à sonner aux portes. Amazon, le géant du e-commerce, lance les tests d’une technologie qui pourrait bien bouleverser définitivement le visage de la livraison.
Le projet, dévoilé début juin, prévoit que des robots humanoïdes accompagneront bientôt les camionnettes électriques de la marque Rivian déjà en circulation aux États-Unis. Installés à l’arrière des véhicules, ces automates ne sont pas encore autonomes dans leurs déplacements urbains, mais leur mission est bien définie : livrer les colis à la place des chauffeurs humains. Un transfert progressif de tâche qui interroge déjà sur le rôle de l’humain dans les dernières étapes de la chaîne logistique.
Les premiers essais auront lieu dans un parc spécialement conçu pour l’occasion, un terrain semé d’obstacles en plein cœur de San Francisco. Objectif : tester la dextérité des robots à monter et descendre des véhicules, à naviguer dans des environnements complexes, et à effectuer des livraisons en conditions quasi réelles. Ces humanoïdes, développés par la société chinoise Unitree Robotics, portent le nom de G1. Mesurant un mètre trente-deux et pesant trente-cinq kilos, ils sont capables d’une surprenante agilité, comme l’a récemment prouvé une vidéo virale dans laquelle l’un d’eux exécutait une démonstration de kung-fu.
Entièrement électriques, équipés d’algorithmes capables d’apprendre et d’imiter les gestes humains, ces robots ne sont plus des prototypes de laboratoire mais des acteurs potentiels de notre quotidien. Amazon, en choisissant de les tester dans un cadre urbain, envoie un signal clair : l’automatisation des livraisons est en marche.
Derrière cette avancée technologique, une question plane : sommes-nous à l’aube d’un monde où les visages familiers des livreurs seront remplacés par des machines sans expression ? Une transition qui pourrait, à terme, redéfinir le lien entre commerce et société, efficacité et humanité.
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