Aix-en-Provence : Un gendarme abattu dans un guet-apens, un commando de mineurs mis en cause

Un mois après une tentative d’assassinat glaçante, les contours du guet-apens qui a failli coûter la vie à un gendarme en civil à Aix-en-Provence se précisent. Ce jeudi, le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, a livré les premiers résultats de l’enquête : un véritable commando, composé de mineurs, aurait été recruté via les réseaux sociaux pour exécuter un contrat. Les faits remontent au 10 mai dernier. Il est 00h25 lorsqu’un gendarme de la Garde Républicaine, en congé et de retour chez ses parents, est violemment pris pour cible dans une cité sensible de la ville. Un fourgon Citroën volé surgit, trois individus à bord. Deux sortent armés de kalachnikovs. Plusieurs rafales claquent. Le militaire est atteint aux jambes, au dos, au pied. Il simule la mort, mais les agresseurs le rattrapent, le frappent à coups de crosse, puis tirent à nouveau. Grièvement blessé aux poumons et aux reins, le gendarme est miraculeusement vivant, transféré en urgence à l’hôpital Nord de Marseille. Son pronostic vital était engagé. Les enquêteurs, grâce à des témoignages et aux expertises techniques, remontent jusqu’aux auteurs. Interpellés le 13 juin, ils ont reconnu leur implication. Le commando est composé de deux garçons de 17 ans, d’un tireur de 18 ans déjà condamné dans le Vaucluse, et d’une jeune fille de 17 ans chargée du transport. Selon leurs déclarations, ils ont été recrutés sur internet, pour un contrat oscillant entre quinze et vingt mille euros. Leur cible initiale : un homme devant une épicerie. Mais leur arme s’enraye. En ligne directe avec le commanditaire, on leur ordonne alors de tirer sur le premier passant. Ce sera le gendarme. Les motivations du commanditaire restent obscures. Deux hypothèses dominent : soit l’agent a été visé pour ses fonctions dans la lutte anti-drogue, soit il s’agissait d’un acte arbitraire destiné à imposer la terreur autour d’un point de deal. Le gendarme, bien connu dans le quartier pour son engagement, aurait pu être un dommage collatéral. Les auteurs, bien que jeunes, sont poursuivis pour tentative de meurtre en bande organisée sur personne dépositaire de l’autorité publique. Trois sont incarcérés, la jeune fille est placée sous contrôle judiciaire. Le parquet n’écarte aucune piste mais précise qu’« aucun lien n’est établi à ce stade avec la DZ Mafia », un réseau local de narco-banditisme. Le gendarme, toujours hospitalisé en convalescence, est aujourd’hui hors de danger. Un homme salué pour son sang-froid et sa résistance. Une cible tombée au hasard d’une violence de plus en plus industrialisée par des réseaux qui enrôlent désormais des adolescents pour tuer.

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