Deux jours après la tentative d’assassinat lors du rassemblement de l’ancien président Donald Trump à Butler, en Pennsylvanie, le FBI a annoncé avoir « accédé » au téléphone du tireur. Le bureau n’a pas divulgué la méthode utilisée pour déverrouiller le téléphone ni ce qui a été trouvé, mais la rapidité avec laquelle cela a été fait est significative. Les experts en sécurité y voient une preuve de l’efficacité croissante des outils de piratage de téléphones.
Lors d’un appel avec des journalistes dimanche, le FBI a indiqué que des agents sur le terrain avaient tenté sans succès de déverrouiller l’appareil de Thomas Matthew Crooks. Le téléphone a ensuite été envoyé au laboratoire de Quantico, en Virginie. Cooper Quintin, chercheur et technologue principal à la Fondation Electronic Frontier, a expliqué que presque tous les services de police du pays utilisent des outils d’extraction de données mobiles comme ceux de Cellebrite, une entreprise israélienne spécialisée dans ces technologies. Ces outils varient en coût, mais sont souvent essentiels pour contourner les résistances des entreprises technologiques à fournir les données de leurs clients.
L’année dernière, TechCrunch a rapporté que Grayshift, la société derrière GrayKey, a demandé à ses utilisateurs de garder l’utilisation de cette technologie secrète. Une enquête menée en 2020 par l’organisation à but non lucratif Upturn, basée à Washington, a révélé que plus de 2 000 agences dans les 50 États et le District de Columbia utilisent ces outils. Les coûts de GrayKey varient entre 15 000 et 30 000 dollars.
En 2015, le FBI s’est heurté à Apple lorsqu’il a demandé l’accès à l’iPhone utilisé dans la fusillade de San Bernardino, en Californie. Apple avait alors refusé de créer une porte dérobée pour contourner le chiffrement de l’appareil, invoquant la protection des clients. Le conflit s’est terminé lorsque le FBI a réussi à déverrouiller le téléphone à l’aide d’une méthode obtenue d’une source extérieure.
Après la fusillade à la base navale de Pensacola en décembre 2019, le procureur général William Barr a demandé à Apple une assistance substantielle, mais l’entreprise a maintenu sa position, fournissant uniquement les informations disponibles sans déverrouiller les appareils.
Les risques liés à la violation des droits humains lorsqu’un gouvernement accède à des données privées sans contrôle sont considérables. Riana Pfefferkorn, chercheuse au Stanford Internet Observatory, a souligné ces dangers, ajoutant que bien que les outils de piratage soient disponibles, leur usage éthique et réglementé est crucial pour éviter des abus.
La situation actuelle démontre une évolution dans l’efficacité des technologies d’extraction de données et met en lumière les enjeux éthiques et légaux de l’accès aux données privées par les forces de l’ordre.
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