Un frisson de nouveauté a traversé les quais de la Gare de Lyon, ce matin-là, avant même le lever du jour. Sur l’axe Paris-Marseille, un nouvel acteur a surgi, promettant une révolution silencieuse dans le paysage ferroviaire français. La société italienne Trenitalia vient de lancer son tout premier trajet reliant la capitale à la Méditerranée, et les premières impressions laissent entrevoir un changement de cap dans les habitudes des voyageurs.
À bord du Frecciarossa, le TGV rouge vif symbole de la vitesse italienne, les passagers ont découvert une expérience qui tranche avec celle, plus familière, de la SNCF. Si cette dernière continue de dominer le trafic avec ses seize allers-retours quotidiens, Trenitalia n’a pas hésité à frapper fort. Quatre allers-retours sont désormais assurés chaque jour, desservant Lyon Saint-Exupéry, Avignon TGV, Aix-en-Provence TGV et enfin Marseille.
Mais c’est bien au-delà des horaires que la compagnie italienne entend se distinguer. Sièges en cuir, silence absolu dans les espaces réservés, service de collation en classe Business — certains ont même eu droit à une coupe de Prosecco, bien que poliment refusée à l’aube. Les témoignages convergent : plus de confort, plus d’espace, et surtout des prix cassés pour attirer les regards. À partir de vingt-sept euros l’aller simple, Trenitalia pose les bases d’une guerre tarifaire qui pourrait bien rebattre les cartes du rail français.
Dans un contexte où la concurrence ferroviaire reste timide, cette incursion italienne marque un tournant. Les premiers voyageurs ne cachent pas leur enthousiasme, certains affirmant déjà préférer cette nouvelle offre à celle de la SNCF. Le duel ne fait que commencer, et si la promesse de qualité à bas prix se confirme, la ligne Paris-Marseille pourrait devenir le théâtre d’un affrontement inédit entre tradition nationale et séduction transalpine.
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