Dans les années 90, j’étais parmi les enfants qui trouvaient les avions militaires incroyablement cool. À l’époque, Tom Cruise et *Top Gun* avaient longtemps établi l’image du F-14 Tomcat et des lunettes de pilote comme un fantasme pour les jeunes hommes. Personnellement, j’avais une préférence pour le F-117A, le « Stealth Fighter » aux angles futuristes, capable de passer inaperçu aux radars ennemis. J’étais aussi fasciné par le légendaire SR-71, qui volait à une vitesse telle qu’il pouvait échapper aux missiles.
À l’époque, j’aurais probablement sauté sur un modèle tout noir sans hésiter. Mais aujourd’hui, je me rends compte que l’aérodynamique n’est que la partie visible de l’iceberg, et qu’en dessous se cachent des enjeux géopolitiques bien plus dangereux. Les armes n’ont pas de sens si ce n’est de faire la guerre, et encore moins quand elles sont utilisées contre ceux qui les ont fabriquées. Parfois, il vaut mieux se demander si certaines technologies devraient même exister.
Récemment, j’ai réfléchi à un gadget beaucoup plus simple : le Game Boy Chromatic de ModRetro. Ce remake haut de gamme de la Nintendo Game Boy pourrait bien être l’une des meilleures versions jamais créées. Cependant, la question est de savoir si un tel produit mérite vraiment d’exister, surtout lorsqu’il est fabriqué par des entreprises comme Anduril, un sous-traitant militaire qui développe des drones et des systèmes de surveillance.
Le créateur de ce produit, Palmer Luckey, est un personnage intéressant. Ancien fondateur de l’Oculus Rift, il est aussi un fervent défenseur de certaines causes controversées. Cela soulève la question : est-ce que le fait d’apprécier un produit hautement sophistiqué et bien conçu, comme ce Game Boy, nous fait oublier les implications éthiques et politiques des entreprises qui le fabriquent ?
Le Game Boy Chromatic est un appareil impressionnant, à la construction solide et avec une interface nostalgique parfaitement réalisée. Il est doté d’un écran IPS moderne et d’une qualité sonore digne des consoles rétro. Mais à quel prix ? En plus de son aspect physique soigné, il faut se demander si ce type de produit, aussi excitant soit-il, mérite de faire partie d’une industrie en pleine mutation, où les enjeux de guerre et de technologie se mélangent.
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